L’emploi Bleu et Vert au Service du développement Durable de l’Afrique, quelle perspective d’avenir (Suite)

L'emploi Bleu et Vert au Service du développement Durable de l'Afrique, quelle perspective d'avenir (Suite)

L’EMPLOI BLEU AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE DE L’AFRIQUE

Au cours de notre précédent article, nous avons abordé la thématique de l’emploi bleu ou maritime en le plaçant comme le moteur essentiel au service du développement durable de l’Afrique. Présentant dans la foulée, quelques types d’emploi bleu ou maritime dans leurs catégories respectives, nous avons touché du doigt, les compétences requises pour être embauché dans l’emploi bleu, compétences qui n’échappent pas du tout aux intellectuels africains en général, et à la diaspora africaine en particulier. Tout ce dispositif mis en place pour l’employabilité dans le domaine maritime ou bleu, devrait favoriser des perspectives d’avenir pour le continent en quête d’identité bleue, ce qui sera développé dans cette deuxième partie de l’article.

LES PERSPECTIVES D’AVENIR EN QUESTION.

Ces perspectives passent par:

« Le monde bleu » se compose en Afrique d’un vaste réseau de lacs, de rivières, et d’étendues maritimes riches en ressources naturelles. C’est donc à ce titre que l’Union Africaine qualifie l’économie bleue de «la transformation structurelle de l’Afrique, la croissance économique durable, et le développement social ». Encore appelée ‘’économie maritime’’ en Afrique en prenant en compte les grands lacs africains, l’économie bleue en Afrique est cette économie faite à partir des activités économiques menées autour d’une étendue d’eau et des rives, qu’il s’agisse des océans, des mers, des côtes, des lacs, des lagunes, des cours d’eau, des nappes souterraines.
Ainsi, à Durban en Afrique du Sud, les 14 et 15 Novembre 2019 au cours de la dix-septième session de la conférence ministérielle africaine sur l’environnement, un accent particulier a été mis sur la promotion de l’économie bleue / océanique en Afrique. Au cours de cette conférence qui est la récente mise à jour faite sur le sujet de l’économie bleue en Afrique, il a été constaté que l’économie bleue est la principale économie dans les pays africains, et si elle est bien mise en place, elle pourrait constituer un puissant moteur de la croissance économique en ouvrant la porte à l’industrialisation et au développement économique de l’Afrique. Ainsi, à cause de l’économie bleue, des industries nouvelles et en développement voient le jour. Il y a : L’aquaculture, les technologies des énergies navales renouvelables pour l’énergie éolienne, houlomotrice, et marémotrice ; les bioproduits (pharmaceutiques, et agro – chimiques), le carbone bleu et le dessalement de l’eau de mer. Pour l’instant, l’économie bleue est sous – utilisée et gaspillée en Afrique, selon les observateurs, par rapport aux autres continents majeurs, alors que l’agenda 2063 de l’union africaine, prévoit qu’ « elle contribuera énormément à la croissance et au développement durable du continent. Parlant dans le même sens, Cyrus RUSTOMJEE dit : ‘’L’Afrique compte 38 états, côtiers et insulaires, de plus de 4700 km. C’est une immense opportunité de développer l’économie bleue’’
NB. Il ne faut pas confondre cette économie bleue liée à l’océan et au littoral, avec l’économie bleue de Gunther PAULI qui explique dans son ouvrage que cette économie est une économie sans déchets, fondée sur « l’intelligence de la nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique…….. ».
Ainsi, l’économie bleue peut jouer un rôle essentiel dans la nature, opposée à l’économie rouge, industrielle, et à l’économie verte du développement durable. Pour lui, l’océan n’entre donc pas en ligne de compte dans cette approche

  • LA CROISSANCE BLEUE.

C’est une stratégie à long terme visant à soutenir la croissance durable dans les secteurs marin et maritime dans leur ensemble. Existant depuis longtemps en Europe, cette stratégie reconnait simplement que les mers et les océans sont les moteurs de l’économie européenne. C’est une vision plus dynamique et qui intègre l’économie circulaire. Cette stratégie est déjà mise en place au sein de la CEDEAO et par l’Union Africaine. Dans d’autres cieux et dans la même logique, la FAO a mis en place ‘’l’initiative croissance bleue’’ qui consiste à travailler en partenariat avec les pays pour atteindre les objectifs du développement durable (objectif 2030). L’objectif de cette initiative est de maximiser les avantages économiques et sociaux, tout en réduisant au maximum la dégradation de l’environnement dans les secteurs liés à la pêche et à l’aquaculture. Les disponibilités mondiales de poisson devraient atteindre 190 millions de tonnes en 2030, soit une augmentation de 36 millions de tonnes par rapport à 2011. L’initiative croissance bleue peut répondre à la demande accrue de fruit de mer et pour soutenir les 200 millions de personnes actuellement employées dans ces secteurs selon une approche écologiquement, socialement et économiquement durable. L’Afrique étant dans le programme, il reste désormais aux Etats africains de l’appliquer régulièrement pour un développement durable.

  • LE FINANCEMENT BLEU

C’est ce financement qui est lié aux activités maritimes. Ceci a conduit à une obligation bleue qui est un instrument d’emprunt émis par des États, des banques de développement ou d’autres institutions pour lever des capitaux auprès d’investisseurs voulant financer des projets marins et océaniques aux retombées positives pour l’environnement, l’économie et le climat. Ce concept s’inspire de celui des obligations vertes, mieux connues du grand public.
Le 29 avril 2018, à Brazzaville, fut tenu le premier Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. L’initiative de cette région de l’Afrique traditionnellement appelée la région des grands lacs est citée en exemple, et est salutaire d’autant plus que beaucoup de décisions ont été prises. Le Sommet de Brazzaville avait pour objectif de faire le bilan des activités de cette
Commission et de ce Fonds bleu. Il a permis aux chefs d’Etat d’endosser des outils nécessaires pour accélérer leur opérationnalisation en lien avec les attentes des Etats. L’objectif final est de passer rapidement à l’action, conformément à l’esprit de la Déclaration de Marrakech, après les différentes étapes franchies par le processus après la COP 22.
Quelques décisions ont été prises : préserver les forêts du Bassin du Congo ; garantir un développement économique permettant à la population de la région d’améliorer sa qualité de vie ; participer à l’amélioration des voies navigables et de transport ; appuyer l’installation des projets hydroélectriques ; permettre le développement de la pêche et de la pisciculture et renforcer l’irrigation en vue d’accroître la productivité sur les terres arables dans les savanes.
Les perspectives d’avenirs liés à l’emploi bleu en Afrique sont désormais connues. Les autres continents, ont déjà pris de l’avance et l’Afrique ne sera pas du reste. Cet article s’est efforcé de sensibiliser, conscientiser et de motiver le public en ce qui concerne l’emploi bleu. La diaspora y trouvera les éléments permettant de mieux connaitre les enjeux de cette forme d’économie. Le continent africain peut compter parmi ses fils, des étudiants et des professionnels formés en Europe à l’emploi bleu. Ceux-ci peuvent faire partie de nos lecteurs. Leur apport sera bénéfique pour le développement durable de l’Afrique.
Il ne reste qu’à vous souhaiter bonne lecture et surtout bonne et heureuse année 2020.

SOURCES

  • www.google.com
  • http://www.fao.org/policy-support/policy-themes/blue-growth/en
  • http://www.adiac-congo.com/content/financement-du-fonds-bleu-les-chefs-detat-et-de-gouvernement-interpellent-les-partenaires
  • Afrique renouveau, Décembre 2018 – Mars 2019
  • Conférence Ministérielle africaine sur l’environnement CMAE/17/6
  • Economie bleue en Afrique, guide pratique.
Par James Amah Sena AGBODJINOU 
Formateur/ Rédacteur de Projet et Articles

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